Baisse des exportations allemandes en août : pas encore de quoi paniquer…

 In Economie, Finance et Marchés

La baisse de 5.2% des exportations allemandes en août, par rapport au mois précédent, confirme que le ralentissement du commerce mondial se fait sentir sur l’économie du pays ; les exportations allemandes représentent 7,5% des exportations mondiales. L’Allemagne est pénalisée notamment par le repli de la demande en provenance des économies hors zone euro, à commencer par la Chine, son deuxième partenaire commercial.

Cependant, le solde extérieur allemand reste largement positif : 163mds d’euro depuis le début de l’année soit +20.5% sur un an. Le recul des importations du fait de la baisse des prix de l’énergie et des matières premières soutient le pouvoir d’achat des ménages et les marges des entreprises et les termes de l’échange continuent de progresser.
La demande en provenance de l’Union Européenne continue de s’améliorer.

Du côté des moins bonnes nouvelles, les commandes industrielles sont aussi en ralentissement et les quatre instituts allemands ont revu en baisse les perspectives de croissance du pays à 1.9% et 1.8% pour cette année et l’an prochain (contre 2.1% prévus précédemment) ;

La consommation des ménages devrait rester le principal moteur de la croissance allemande, alors que les salaires réels progressent et que le taux de chômage se stabilise à un bas niveau. Alors que la contribution de l’investissement devrait rester médiocre, l’augmentation de la dépense publique d’urgence pour faire face à l’afflux de réfugiés cette année et l’an prochain devrait soutenir l’activité, au point de contribuer selon l’estimation des Instituts économiques allemands à près de 0.25% du PIB. Si le défi pour la société est d’ampleur, l’arrivée probable de plus d’un million et demi de personnes cette année et l’an prochain devrait créer un besoin de dépenses publiques supplémentaire et un regain d’activité important dans les mois et les années qui viennent.

Alors que sa dette publique a reculé ces dernières années (75% du PIB) et qu’elle jouit d’un surplus budgétaire, l’Allemagne a aujourd’hui les moyens de financer sa politique d’accueil et contribuer ainsi au soutien de la demande intérieure. A terme, l’intégration économique des nouveaux arrivants pourra compenser un partie la baisse de la population active.

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