Et l’inflation dans tout ça ?

 In Economie, Finance et Marchés

A voir les indicateurs de prix finaux, l’inflation semble bien continuer de jouer les Arlésienne. Et d’ailleurs elle faisait encore débat au sein de la Réserve Fédérale dont certains membres comme le gouverneur de la Fed de Chicago ( Charles Evans) ou celui de Minneapolis (Neel Kashkari) plaidaient pour suspendre le relèvement des taux directeurs pour 6 mois.

Les dernières statistiques semblent aller dans leur sens : l’indice des prix à la consommation de décembre est attendu en progression de 2,1% sur un an, seulement 1,7% hors alimentation & énergie. En amont, les indices de prix à la production pour décembre, sont ressortis au-dessous des attentes, le déflateur de la consommation (la mesure de l’inflation que privilégie la Réserve Fédérale dans ses analyses) ne progresse que modérément et reste sous le seuil de 2%.

On a recensé beaucoup d’arguments et d’explications à ce sujet, je citerai pèle-mêle : la baisse des coûts de production, la concurrence mondiale commerciale et maintenant fiscale, la faiblesse des salaires, les concentrations industrielles, etc.

Alors pourquoi les marchés suivraient-ils la Fed qui annonce 3 hausses supplémentaires de ses taux directeurs pour cette année ? Rappelons, que l’an passé à la même période, ils mettaient fortement en doute sa détermination à agir, ce qui s’était traduit par un recul des rendements à long terme.

L’inflation est en fait plus présente qu’on veut bien l’admettre :

  • D’une part parce qu’en tendance, la remontée des prix est finalement assez marquée : les prix finaux stagnaient en 2015 aux Etats-Unis, on craignait même la déflation. Ce n’est plus le cas désormais.
  • D’autre part, les prix des actifs et notamment de l’immobilier, grimpent, dans l’emballement du crédit et la croissance de la dette privée et publique, passée et à venir depuis le vote de la baisse des impôts par le Congrès.

C’est à cette aune que la Réserve Fédérale juge nécessaire de poursuivre la normalisation de sa politique monétaire.

Ce n’est pas parce que les niveaux absolus sont plus bas que l’effort est moins intense, et d’autres banques centrales pourraient bien emboîter le pas de la Fed assez vite, de peur d’être dépassées par l’accélération des prix et du crédit.

Dans ce contexte, les rendements obligataires devraient continuer de remonter.

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