Indices de confiance du secteur manufacturier de septembre : une vue incomplète

 In Economie, Finance et Marchés

Les indices avancés de confiance des directeurs d’achats dans le secteur manufacturier de septembre confirment le tassement de l’activité industrielle aux Etats-Unis (indice ISM à 50.2 contre 51.1 le mois précédent) ; la stabilisation en zone euro (52.0 inchangé) et de la Chine (49.8 contre 49.7 le mois précédent, cette dernière signalant toujours une contraction de la production, tandis que la zone euro continue de progresser.

La production américaine souffre du ralentissement des commandes extérieure, l’Europe continue son rattrapage sous l’impulsion de la locomotive allemande et la Chine pâtit encore des surcapacités accumulées.

Ces chiffres appellent au moins trois remarques :

  • Les indicateurs avancés du secteur manufacturier se suffisent plus à décrire correctement l’évolution de l’activité générale d’un pays : en effet, le secteur manufacturier représente encore plus de 30% du PIB chinois, mais seulement 12% du PIB américain et 19% du PIB allemand .
  • Les indicateurs avancés dans les services à paraître le 5 octobre, devraient confirmer la dynamique de l’activité dans ce secteur. Mais, la part croissante des services dans l’économie n’est pas un soutien aussi vigoureux que l’industrie aux échanges internationaux, beaucoup de services étant captifs (production et consommation sur un même territoire), tandis que le trafic de matières premières a fortement chuté.
  • Enfin, la baisse des prix du brut se répercute dans les prix payés, ce qui améliore la situation des manufacturiers, qui répercutent ces baisses dans les prix finaux, dans un univers concurrentiel. Ces baisses devraient donc profiter aux consommateurs.

Plus de 100 millions de touristes chinois ont voyagé à l’étranger en 2014 et ceux-ci tendent à dépenser plus que les autres touristes. Mais sont-ils pour autant en mesure de prendre la relève des consommateurs américains ? La différence de pouvoir d’achat entre les deux nations reste encore importante .

Des créations d’emplois moins importantes qu’attendu en septembre aux États-Unis ont achevé de faire douter les marchés, alors qu’un peu plus tôt dans la semaine, la Banque centrale d’Inde avait abaissé son taux directeur de 50 bp. Certes, la promesse de mesures publiques de soutien à l’activité a plutôt calmé les inquiétudes chinoises, mais le ralentissement de l’activité industrielle et la contagion au reste de l’Asie – principal fournisseur de la Chine – inquiète encore et a conduit les investisseurs à repousser d’autant l’éventualité d’un relèvement des taux directeurs américains. Mais la perspective de formation de nouvelles bulles financières pourrait conduire la Fed à agir d’ici la fin de l’année.

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