Prix du pétole : trouver un prix plancher

 In Economie, Finance et Marchés

L’indice WTI s’approche à nouveau du seuil des $40/bar, tandis que le Brent est proche du seuil de $44/bar cette semaine.
Le rapport hebdomadaire de l’Agence Américaine de l’Energie, publié le 19 novembre, indique un niveau record de stocks à plus de 487 millions de barils, soit le plus haut niveau jamais vu à cette saison depuis au moins 80 ans ajoute l’Agence.

L’offre de brut continue de surpasser la demande et la tendance pourrait persister encore alors que :

  • Jusqu’ici les producteurs américains ont mieux résisté que prévu à la baisse des prix, se montrant pour la plupart capable de soutenir le seuil des $50/bar ;
  • Les principaux pays producteurs de pétrole du Moyen Orient, avec à leur tête l’Arabie Saoudite se sont lancés dans une guerre de défense de leurs parts de marché : à 15 jours de la prochaine réunion de l’OPEP, le 4 décembre prochain, et dans un contexte de tensions régionales accrues, l’Iran réaffirmer vouloir accroître sa production dès la levée des sanctions, ce qui pourrait intervenir au printemps prochain. De même l’Irak entend augmenter sa production.

Si en plus de cela l’hiver se montre clément dans l’hémisphère nord, on ne voit pas ce qui pourrait stopper la chute des prix, et ce qu’annonce la banque Goldman Sachs dans un récent rapport, qui prévoit un prix de $20/bar.

Mais à mesure que les prix baissent, les investissements pétroliers reculent et les projets de forages sont suspendus ; cette tendance devrait aussi s’accentuer l’an prochain :

  • Les pays producteurs hors OPEP – y compris les Etats-Unis, le Canada, le Brésil, le Nigéria, l’Angola, le Kazakhstan entre autres – vont commencer à restreindre leurs investissements (fermetures de puits non rentables, suspensions de projets tels que les forages en eau profonde, réductions des productions de sables bitumineux etc.).
  • Par ailleurs, la demande d’énergie reste soutenue : en Chine les importations de pétrole n’ont pas baissé en volume. La baisse des prix pourrait favoriser voire accélérer la demande de produits de substitution au charbon pour alimenter les centrales électriques (le Royaume Uni a prévu de fermer toutes ses centrales à charbon d’ici 2025).

Tant que les réserves de brut sont à de tels niveaux, les pressions baissières sur les prix devraient donc l’emporter. Dans ce contexte, la baisse des prix de l’énergie devrait continuer de profiter aux consommateurs et peser sur les indices d’inflation dans les prochains mois.

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